jeudi 31 janvier 2008

Premières nuits à bord...

Il est 3h41 du matin. Je suis sur le sommet du plan incliné de Ronquières. Il gèle dehors. Je suis rhabillé chaudement et bien réveillé. Un croissant de lune se reflète dans l’eau du canal. Je me suis réveillé il y a 10 minutes pour aller vérifier que j’avais bien fermé le purgeur de la pompe du circuit de refroidissement dans la salle des machines, par l’extérieur. J’ai entendu des bruits d’eau et j’ai été pris d’un petit doute. Et si ma salle des machines était sous eaux ?

Ouf, non. Fausse alerte. Tout est en ordre, le sol de la salle est sec.

Ça y est. Maintenant c’est certain. Je dors sur mon bateau.

C’est déjà ma deuxième nuit à bord.

Nous avons reçu les clefs du bateau avant-hier soir. Nous avons passé notre première nuit à bord, avec Michel, avant de prendre « la route » hier à 6h30 du matin, dans le noir.

Albert nous avait rejoint pour nous expliquer comment mettre la voiture sur le bateau à l’aide de la grue. Impressionnant de puissance et de facilité.

Nous traversons Namur encore dans ses habits de nuit.

Plus tard dans la journée nous traversons Floreffe, Auvelais, Charleroi.

Nous traversons également les usines de Arcelor Mittal. Une écluse sépare les usines en deux.

À certains endroits, le trafic est dense.

Après Charleroi, il reste trois écluses à franchir. La nuit tombe sur le dernier bief avant le plan incliné. Nous poursuivons notre route sur le canal éclairé par les reflets des lumières d’autoroutes, de raffineries et d’habitations. À certains endroits, nous allumons les projecteurs pour éclairer la distance qui nous sépare de la berge.

Michel se paie même le luxe de s’offrir son premier trématage de nuit (doubler un autre bateau).

La hauteur des ponts semble diminuer de pont en pont. Sous les derniers, nous avons de plus en plus l’impression que la voiture va toucher. Ouf. Au ralenti, ça passe à quelques dizaines de centimètres près…

Nous arrivons en haut du plan incliné à 20 h30. Nous nous amarrons au milieu des Campinois et des 85 mètres. Nous descendrons avec la cinquième bassinée, demain vers 14h00.

Pour aller manger dans un petit resto, nous décidons de descendre à terre la voiture de Michel. Rock ‘n Roll. Nous apprenons à utiliser la grue, seuls , dans le noir, sur les plats-bords verglacé, Et ça fonctionne, sans une griffe.

Cette journée fut extrêmement riche en émotions et en enseignements.

Tout d’abord, vivre une première journée à bord de SON bateau, c’est vraiment quelque chose. On le découvre sous un nouveau jour. On s’apprivoise. On rêve, on imagine. On commence à tomber amoureux…

Ensuite les expériences :

- Je sais maintenant déboucher, à l’aide d’une longue tige métallique et les mains dans l’eau, le tuyau d’alimentation de la pompe de refroidissement dans la salle des machines.
- Je commence à me débrouiller aux amarres. Je commence à sentir à quel moment les lancer. Comment aider à freiner le bateau. Comment terminer les nœuds d’amarrage.
- Il ne faut pas courir sur les plats-bords. On marche vite et on tient une main sur le rebord des écoutilles.
- J’ai retenu qu’il faut toujours défaire les amarres sur les bollards du bateau avant de défaire la corde à terre.
- Après la manœuvre, on range et prépare les cordes pour la manœuvre suivante.
- Dans les écluses, il faut amarrer à l’avant et à l’arrière et ne pas faire tourner l’hélice pendant les manœuvres d’éclusage.
- Naviguer avec des pneus sur la bordaille peut coûter 150 euros d’amendes par pneu.
- Par respect, on ralenti en passant devant des bateaux amarrés.
- …

J’ai sûrement appris des tas d’autres choses qui me paraissent, déjà, normales…

Il est 4h20, le vent se lève. Je vais aller terminer la nuit dans mon lit. Continuer à rêver à cette nouvelle vie qui commence...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire